Jean Jacques Boissy est l’une des étoiles montantes du basket sénégalais. Meneur de jeu de 25 ans formé en Afrique, il a brillé lors de la Basketball Africa League (BAL) 2025 en menant Al Ahly Tripoli au titre continental et en décrochant le trophée de Most Valuable Player (MVP) de la saison. Premier Sénégalais sacré champion de la BAL et élu MVP la même année, Boissy symbolise l’émergence d’une nouvelle génération de talents africains ambitieux, désormais tournés vers l’Europe et la NBA.
Formation et débuts au Sénégal
Né en 2000, Jean Jacques Boissy a découvert le basketball à l’adolescence sous l’impulsion de son père Élysée Boissy, ancien international sénégalais présent à l’Afrobasket 2003. À 15 ans, il délaisse le football pour se consacrer au basket et intègre la prestigieuse NBA Academy Africa au Sénégal, où il allie études secondaires et entraînement de haut niveau. Malgré l’espoir d’intégrer une université américaine, aucune bourse NCAA ne se matérialise et Boissy reste en Afrique pour lancer sa carrière professionnelle.
Dès 2019, le jeune meneur s’illustre au Rwanda, jouant en championnat universitaire tout en poursuivant ses études, puis rejoint le club d’UGB (United Generation Basketball) à Kigalien. Il fait ensuite ses premières armes en première division sénégalaise avec SIBAC Dakar en 2020-2021. L’année suivante, Boissy tente une première expérience en Europe : il s’engage en Espagne avec le CB Cornellà en troisième division (LEB Plata) où, malgré un temps de jeu limité, il s’aguerrit au contact d’un nouvel environnement. Ce séjour en Europe enrichit sa formation, même si c’est en Afrique que Boissy va réellement exploser.
Percée avec l’AS Douanes et apprentissage en BAL
En 2023, Jean Jacques Boissy revient au Sénégal et rejoint l’AS Douanes, l’un des clubs phares du pays. Il y remporte la Coupe Saint-Michel en étant élu MVP de la finale après 28 points marqués. Surtout, Boissy se fait un nom sur la scène continentale lors de la BAL 2023 : il porte l’AS Douanes jusqu’en finale, une première historique pour un club sénégalais. À Kigali, malgré 20 points inscrits en finale, lui et ses coéquipiers s’inclinent face aux Égyptiens d’Al Ahly. En larmes après cette défaite cruelle, Boissy tire les leçons de cet échec. Ses performances exceptionnelles lui valent d’être nommé dans le cinq majeur de la BAL (All-BAL First Team) ainsi que dans l’équipe All-Defensive de l’édition 2023. Ce coup d’éclat révèle le meneur sénégalais au grand public africain.
L’année suivante est plus contrastée. Boissy tente en milieu d’année 2023 une incursion en France, au club d’Aurore Vitré en Nationale 1 (D3), mais l’aventure tourne court et le contrat est rompu d’un commun accord quelques mois plus tard. Il revient alors à l’AS Douanes début 2024 pour disputer une nouvelle BAL. Malgré une saison régulière solide (10,9 points, 5,0 rebonds et 4,9 passes en moyenne), l’équipe est éliminée en quarts de finale par les futurs champions angolais de Petro de Luanda. Boissy est tout de même distingué dans le meilleur cinq défensif de la BAL 2024 (All-Defensive Second Team), signe de sa régularité des deux côtés du terrain. Durant l’été 2024, avide de nouveaux défis, il s’exporte au Burundi où il rejoint le club d’Urunani. Le meneur y remporte le championnat national (VBL) en étant élu MVP des finales après un match décisif à 30 points. Ces expériences variées forment un apprentissage riche, forgeant son mental de compétiteur.
Sacre en 2025 : champion de la BAL et MVP africain
Au début de 2025, Jean Jacques Boissy signe avec le club rwandais REG BBC pour retrouver du temps de jeu et préparer la prochaine BAL. Repéré par la formation libyenne d’Al Ahly Tripoli, il est recruté en renfort avant les playoffs de la BAL 2025. Ce choix s’avère payant : Boissy, désormais au sommet de son art, se montre déterminant tout au long de la compétition. Bien que sorti du banc à chaque rencontre, il imprime son impact par son énergie défensive et son adresse extérieure. Al Ahly Tripoli réalise un parcours presque parfait (6 victoires d’affilée en saison régulière) et décroche son premier titre de champion d’Afrique en juin 2025.
Boissy est le grand artisan de ce sacre historique. Meilleur marqueur de la BAL 2025 avec 18,9 points de moyenne, il ajoute 3,4 rebonds, 2,2 interceptions et 1,9 passe décisive par match, des statistiques reflétant son influence des deux côtés du terrain. Ses performances lui valent d’être désigné MVP de la saison, recevant le trophée Hakeem Olajuwon qui récompense le meilleur joueur du tournoi. Il s’agit d’un moment historique : Boissy devient le premier Sénégalais champion de la BAL et élu MVP la même année, un double exploit inédit pour le basket sénégalais. Le meneur figure également dans le cinq majeur défensif de la ligue en 2025, confirmant son statut de joueur complet et intense.
Au-delà des chiffres, Boissy impressionne par sa maturité nouvelle. Ayant connu des désillusions en 2023 et 2024, il aborde la campagne 2025 avec un état d’esprit transformé. « Je me suis focalisé sur chaque match, sans me projeter trop loin » confie-t-il, expliquant avoir appris à rester serein et concentré sur l’objectif immédiat plutôt que sur la finale. Cette approche mentale, alliée à une forme physique optimale, l’a aidé à jouer libéré et à mener son équipe vers le titre continental. Sa résilience après les échecs passés et son leadership sur le terrain font de lui un exemple de persévérance pour de nombreux jeunes basketteurs africains.
Ambitions vers l’Europe, la NBA et la sélection nationale
Fort de son triomphe africain, Jean Jacques Boissy regarde désormais au-delà du continent. À 25 ans, le meneur sénégalais nourrit l’ambition d’une carrière en Europe dans des championnats de haut niveau, après ses premières expériences en Espagne et en France. Surtout, il rêve ouvertement de NBA. « Je garde foi en mon rêve de rejoindre la NBA », affirme-t-il, conscient du chemin parcouru uniquement via le circuit africain sans passer par le système universitaire américain. Cette aspiration a gagné en crédibilité grâce à la vitrine de la BAL : dès juillet 2025, Boissy est sélectionné lors de la draft internationale de la NBA G League, en 5e position par la franchise des Memphis Hustle. Ce rang de draft élevé, juste après un autre talent africain (le Malien Aliou Diarra, choisi en n°1), témoigne de la cote grandissante de Boissy aux yeux des recruteurs nord-américains. Dans la foulée, il intègre l’effectif des Windy City Bulls – équipe affiliée aux Chicago Bulls – où il poursuivra son développement en G League en vue de décrocher une place en NBA.
Parallèlement, Boissy a participé à la Summer League d’été 2025 avec les Dallas Mavericks, une occasion d’affronter d’autres espoirs sous le regard des scouts NBA. Ces pas vers les États-Unis confirment son objectif ultime : devenir le prochain meneur africain à s’imposer dans la grande ligue.
En outre, Jean Jacques Boissy s’inscrit dans la continuité des grands meneurs sénégalais sur la scène internationale. Appelé pour la première fois en équipe nationale du Sénégal en 2022 il fait désormais partie des Lions sénégalais et aspire à y jouer un rôle majeur. Son expérience et son leadership acquis en BAL seront précieux pour les campagnes à venir, que ce soit lors de l’AfroBasket ou des qualifications mondiales. Succédant à son père en sélection, Boissy entend porter haut les couleurs du Sénégal et contribuer à écrire une nouvelle page du basket national.
Un leader pour le développement du basket africain
Le parcours de Jean Jacques Boissy illustre la montée en puissance du basketball africain et l’impact des structures de formation dédiées sur le continent. Formé localement à la NBA Academy Africa, aguerri dans les ligues africaines puis consacré au plus haut niveau continental, il démontre que le vivier africain peut produire des joueurs de classe internationale. Son sacre en tant que MVP de la BAL 2025, combiné à ses ambitions vers la NBA, inspire une nouvelle génération de jeunes talents africains à rêver grand.
Boissy joue ainsi un rôle de chef de file du basket africain : en dominant la scène de la BAL et en attirant l’attention d’équipes internationales, il contribue à la visibilité du basket sénégalais et africain sur la scène mondiale. Sa réussite met en lumière le niveau de compétition de la BAL et encourage les clubs européens et américains à suivre de près les pépites du continent. Jean Jacques Boissy s’impose non seulement comme un meneur d’exception, mais aussi comme un ambassadeur d’un basketball africain en plein essor, porté par l’espoir de voir toujours plus de joueurs du continent briller au plus haut niveau.
